L’Institut de l’économie et de la paix vient de publier un rapport, l’Indice mondial du terrorisme 2022, qui étudie les tendances et schémas mondiaux du terrorisme au cours de la dernière décennie.
Si les experts font état d’une baisse de la mortalité liée au terrorisme, ils déplorent cependant une hausse du nombre d’attaques dans le monde. Selon le rapport, il y aurait eu 7142 décès liés au terrorisme en 2021, soit un tiers de moins par rapport au pic connu en 2015, mais une hausse de 17% du nombre d’attaques dans le monde.
Seuil le plus haut depuis 2007, »105 pays n’ont enregistré aucun décès ni aucune attaque terroriste en 2021 ». Les données révèlent que « les régions et les pays souffrant d’instabilité politique et de conflits » sont les plus touchés par le terrorisme, et notamment en Afrique sub-saharienne où l’on déplore 48% de tous les décès liés au terrorisme.
« Le conflit violent reste un principal moteur du terrorisme, avec plus de 97 % des terroristes
attaques en 2021 dans des pays en conflit. Tous les dix pays les plus touchés par le terrorisme en 2021 étaient impliqués dans un conflit armé en 2020. »
Pour ce qui est de l’Occident, selon les experts, le déclin correspondrait à la période pandémique. « Les restrictions à la liberté de mouvement, les rassemblements publics, les voyages et une menace immédiate pour la santé personnelle peuvent aider à expliquer une partie de cette chute », explique le rapport avant de s’inquiéter d’une possible reprise des activités terroristes après les levées des restrictions sanitaires.
En ce qui concerne les groupes terroristes, le rapport précise que « le groupe qui connaît la croissance la plus rapide au monde » est le Jama’at Nasr al-Islam wal Muslimin. L’Etat Islamique en Afrique de l’Ouest est quant à lui « le plus meurtrier ». Il est responsable d’en moyenne 15,2 décès par attaque au Niger.
« L’Etat Islamique est resté le groupe terroriste le plus meurtrier au monde, enregistrant le plus d’attaques et de décès de tous les groupes en 2021. Cependant, dans le monde, 52 % de tous les incidents terroristes ne sont pas attribués à un groupe. Malgré cela, la force et l’influence de l’EI et de ses groupes affiliés, l’État islamique - Province du Khorasan (ISKP), l’État islamique - Province du Sinaï (ISSP) et l’ISWA, montrent des signes de déclin. Vingt pays ont enregistré un décès dû au terrorisme causé par l’EI en 2021, une diminution par rapport à 26 pays l’année précédente. »
Les experts s’intéressent ensuite au mobile des actions terroristes. Et selon eux, « au cours des cinq dernières années, il y a eu cinq fois plus d’attentats terroristes à motivation politique qu’à motivation religieuse ».
Le rapport pointe ensuite l’augmentation de l’utilisation des nouvelles technologies par ces groupes terroristes.
« Les téléphones intelligents utilisant des systèmes GPS sont capables de guider des drones bon marché avec une précision mortelle, avec des attaques de missiles et les drones deviennent plus courants. Des progrès tels que l’IA (intelligence artificielle, NDLR), l’impression 3D ou les véhicules autonomes pourraient à l’avenir être transformés en armes. Ces nouveaux risques entraîneront des progrès futurs dans les tactiques antiterroristes. »
L’Indice mondial du terrorisme 2022 a analysé l’impact du terrorisme dans 163 pays, couvrant 99,7 % de la population mondiale.
M.C.